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Naja kaouthia

L'ELEVAGE DU NAJA KAOUTHIA

 

 

Le cobra à monocle vient d'Asie et principalement de Thaïlande.

En général, sa taille est de 160 cm mais certains exemplaires peuvent approcher deux mètres.

Je maintiens un couple adulte dans un terrarium de 180 x 70 x 50 cm (longueur x largeur x hauteur), le sol est composé d'un mélange de tourbe blonde et de sable fin (20%). Une cachette sous forme de boîte est disposée dans un coin du terra et camouflée par des rochers et écorces de chêne liège, une grosse racine et quelques plantes artificielles terminent la décoration. Un récipient d'eau est disponible en permanence et changé lorsqu'il est souillé. Deux spots de 60 watts et un tube fluorescent de 18 watts sont installés. Je pulvérise légèrement le substrat une seule fois par semaine et pour éviter d'énerver les cobras, je ne pulvérise pas directement sur eux. Il peut aussi s'adapter à un terrarium de type aride mais toujours avec un bol d'eau à sa disposition car ce serpent se déshydrate assez rapidement.

La température est comprise entre 26° et 28° avec un point chaud sous un spot à près de 32°c, ramenée la nuit à 20°c ou 22°c.

Le cobra à monocle comme la majorité des élapidés apprécie le calme, il est donc bien souvent enroulé dans son abri, ne sortant en journée que très rarement, par contre une fois la nuit, il sort et visite son environnement. Il est très farouche et dès qu'il se sent menacé ou que je passe devant le terrarium, il dresse à la verticale la partie antérieure de son corps, incline sa tête à angle droit et déploie son large capuchon, soufflant fortement et n'hésitant pas à se lancer dans le vitrage. Toutefois il arrive à mes cobras d'être calmes et de ne pas s'occuper de mes passages fréquents en façade de leur bac. Etant un serpent imprévisible je fais toujours attention, et mes déplacements se font lentement. Vu qu'ils sont en couple, c'est là qu'il faut être prudent pour éviter qu'ils ne se mordent mutuellement.

La nourriture distribuée en fin de journée est composée de souris adultes ou jeunes rats, trois voire quatre proies une fois par semaine. Ces cobras ne dédaignant pas les serpents, lors des repas, le mieux est de séparer les individus pour éviter l'ophiophagie. Une de mes connaissances a proposé à son kaouthia adulte une Elaphe guttata de dimension quasi identique, celle-ci a été avalée et digérée entièrement.

Entre  décembre et janvier, je fais un léger repos hivernal, pour se faire les températures et la luminosité sont diminuées progressivement dès la mi novembre pour arriver à 20°c et le terrarium est plongé dans l'obscurité avec un rideau sur les vitres. Pendant cette période, le récipient d'eau est retiré. Bien évidemment, il faut que l'estomac reste vide, donc j'arrête de nourrir début novembre.

Fin janvier, je remonte les températures ainsi que la lumière et quelques semaines plus tard, les accouplements commenceront. Deux mois après la copulation, une boîte contenant de la vermiculite maintenue humide sera déposée dans le terrarium, la femelle pourra y pondre de 7 à 20 œufs, parfois plus suivant la taille de celle-ci. Après, les œufs seront retirés et placés en incubateur pendant près de 60 jours à une température comprise entre 28° et 30°c. Si les œufs ne sont pas retirés, il arrive fréquemment que la femelle se love autour pour les « couver » et aussi les protéger, elle sera à ce moment là plus agressive. Les jeunes seront placés séparément dans de petites boîtes d'élevage sur du sopalin, une coupelle d'eau ainsi qu'une cachette seront installés, une fois mués ils seront nourris avec des souriceaux présentés au bout d'une pince ou déposés sur le substrat. Pour les bébés récalcitrants qui refusent de manger, ils seront gavés. Là, le danger sera multiplié car le contact entre la main du soigneur et le serpent sera direct.

Ce cobra ne pose aucun problème particulier pour sa maintenance si ses exigences sont respectées. Il faut simplement s'assurer que lors de son acquisition il est bien issus d'une reproduction en captivité et non d'importation, car les animaux importés sont bien souvent en mauvais état.

La venimosité :  Son venin est neurotoxique et très nécrosant. Lors d'une morsure chez l'homme, on constate : une rougeur locale suivie de cloques ainsi qu'une nécrose pouvant s'installer, nausées, vomissements, douleur abdominale, tremblements, transpiration à profusion, ptosis, palpitation cardiaque,  hypotention artérielle, raideur dans les muscles, paralysie de la langue, problème d'élocution, difficulté respiratoire (dyspnée pouvant aboutir à une intubation), somnolence, perte de connaissance et comas.

 

Flandroit Patrik