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Naja melanoleuca melanoleuca

L'ELEVAGE DU NAJA MELANOLEUCA MELANOLEUCA

 

Le cobra des forêts provient d'Afrique, il avoisine les 2m50, sa coloration est le noir intense avec des tâches jaunâtre, certains spécimens sont noir brunâtre moucheté de gris et de jaune (c'est le cas de ma femelle). Ses écailles sont brillantes. Sa tête comporte des bandes jaunes et noires, parfois blanches et noires tout comme un tigre. Au vu de sa taille, il n'est  pas commun de le trouver chez  des terrariophiles qui n'ont bien souvent pas assez de place pour pouvoir le maintenir.

Le melanoleuca est un cobra très nerveux faisant bien souvent, lorsqu'il aperçoit  du mouvement en dehors de son terra, des titillements avec sa tête comme s'il cherchait à s'accoupler.  Les animaux de grandes tailles sont difficilement manipulables du fait de leur agressivité. Ceci peut également en décourager plus d'un à vouloir posséder cette espèce. Je peux vous garantir de grands frissons ainsi qu'une montée d'adrénaline quant à la manipulation de cette espèce, qui pour moi est comparable avec l'agilité des mambas que j'ai élevés pendant plus de dix ans. Sachant également que son venin est très virulent.

Pour les amateurs de Naja, je déconseille fortement cette espèce si la personne n'a pas la moindre notion sur les élapidés, il serait plus judicieux de se renseigner et de faire des stages chez des éleveurs capacitaires qui en possèdent avant d'en faire l'acquisition. D'après certaines littératures, il paraîtrais que les cobras sont réputés pour être des serpents lents à l'attaque lorsqu'ils se sentent en danger, néanmoins avec cette espèce, il faut agir avec une extrême prudence. Personnellement je dirais qu'avec un serpent venimeux il faut toujours être sur ces gardes et prévoir l'imprévisible.

Lorsque je dois manipuler un melanoleuca adulte, je n'utilise pas les pinces vendues dans le commerce car je n'ai aucune confiance avec ce genre matériel, de plus ayant essayé par le passé une ou deux fois j'ai remarqué que les animaux étaient plus vite stressés avec ce type de contention ;  mais c'est mon opinion personnel. J'utilise un crochet de manipulation et je soulève le serpent une trentaine de centimètres derrière la tête, avec l'autre main, je saisis le corps au niveau des derniers quarante centimètres de son corps. Cette opération se pratique d'une manière lente et mesurée, pas de geste brusque surtout qu'une main est en contacte directe avec le serpent.

Je maintiens un couple adulte de quatre ans dans un terrarium de 200x50x100 cm, comme substrat, j'utilise des copeaux de fibres de hêtre, le décor est composé de branches solidement attachées (c'est un excellent grimpeur), de deux cachettes au sol (bols retournés), et d'une boîte munie d'une guillotine que je peux ouvrir ou refermer de l'extérieur du terra. Une racine au sol termine la déco. Un récipient d'eau est mis deux fois par semaine et lors de la période d'accouplement, je pulvérise le substrat une à deux  fois par jour pendant un mois (si possible le matin et le soir). Ils sont maintenus à une température comprise entre 25°c et 30°, ramenée la nuit à 20°c.

La nourriture est composée de souris et de jeunes rats que je distribue à l'aide d'une grande pince. Dans son milieu naturel, il ne dédaigne pas les oiseaux, grenouilles et autres serpents, donc lors des repas, attention qu'ils ne se mangent entres-eux.  Personnellement, je les sépare quand je distribue la nourriture (l'un voyage dans son terrarium, quant à l'autre je le contiens dans la boîte munie d'une guillotine). C'est au moment du repas que le melanoleuca peut se montrer très vif, se jetant littéralement sur sa proie tel un affamé.

L'accouplement à lieu  entre avril et mai, la femelle pond une quinzaine d'œufs vers le mois de juillet et les nouveaux nés  apparaissent au mois de septembre. Ils sont nourris de souriceaux, parfois je dois procéder à un gavage les trois ou quatre premiers repas. Par contre, quand je distribue des petits lézards (certains vont griser) là ils s'alimentent sans difficulté.

La venimosité : Venin  injecté en très grande quantité et extrêmement neurotoxique ainsi que hémotoxique. Les effets ne tardent pas à se ressentir, lors d'une morsure on constate une douleur ainsi qu'un gonflement local, transpiration, fièvre, crampes abdominales, hyper salivation pouvant provoquer un étouffement, nausées, hématémèse, hémorragie, trouble de la respiration (dyspnée) ainsi qu'un risque important de paralysie respiratoire, palpitations cardiaques, hypotention artérielle, coma. Une sérothérapie doit être mise en place le plus rapidement possible ceci afin d'éviter de graves complications. Une assistance respiratoire est souvent nécessaire.

 

 

Flandroit Patrik